JULIEN HERGAULT

Le créateur de Classic Media raconte son parcours et revient notamment sur son passage chez Peter Auto où il a observé le rajeunissement de l’audience des événements historiques. Il détaille également les raisons qui l’ont incité à créer son agence, entièrement dédiée à la valorisation du patrimoine automobile.

Comment êtes-vous venu à l’automobile historique ?

Initialement, je me passionnais davantage pour l’histoire de l’automobile, que pour l’automobile historique. Je dévorais des documents d’archives, des biographies, mais je ne m’intéressais guère au marché de la voiture ancienne ou aux courses historiques. Le déclic, je l’ai eu en juin 2008, quand une course de Group C Racing s’est disputée pour la première fois en lever de rideau des 24 Heures du Mans. J’étais ému de revoir en piste les prototypes Mercedes, Jaguar ou Porsche qui avaient marqué mon enfance.

Que faisiez-vous à l’époque ?

J’étais encore journaliste pigiste dans le sport automobile « moderne ». Progressivement j’ai commencé à couvrir les événements historiques tels que Le Mans Classic ou le Goodwood Revival. J’y ai pris goût au point de ne plus vouloir faire que ça ! Alors, en 2014, j’ai mis de côté le journalisme pour m’occuper de la communication chez Peter Auto.

Les valeurs véhiculées par l’automobile classique sont totalement compatibles avec notre époque

En quoi consistait votre travail chez Peter Auto ?

Je m’occupais de toute la communication, presse et digitale. L’une de mes premières initiatives a été de créer les comptes sociaux. Au début, Patrick Peter ne comprenait pas vraiment pourquoi je dépensais autant d’énergie sur Facebook, Instagram ou YouTube. Il en a progressivement saisi l’intérêt. Non pas qu’il s’est passionné lui-même pour ce que je produisais, mais parce que des gens lui parlaient des vidéos que nous diffusions. Il m’a dit un jour : « Je ne sais pas vraiment ce que vous faites, mais continuez » (rires). J’avais carte blanche.

Quels ont été les résultats de cette communication à 360 degrés ?

Cette nouvelle communication a été boostée par le développement de nouveaux plateaux, plus modernes, comme l’Endurance Racing Legends. Rapidement, nous avons vu l’âge moyen des spectateurs se rajeunir. Aujourd’hui les ados sont fascinés par les GT1 et les supercars des années 1980-1990, autant que par les hypercars actuelles.

On peut donc se passionner à la fois pour le passé et le présent ?

Plus que jamais. On voit combien les constructeurs valorisent désormais leur patrimoine. Le rétrofuturisme est devenu la norme. J’ai d’ailleurs travaillé pour des artisans-constructeurs comme Jannarelly Automotive ou la Lancia Delta Intégrale restomod de Special One, deux projets qui témoignent des liens forts qui lient l’automobile du passé et du présent. Les valeurs véhiculées par l’automobile classique, comme la préservation du patrimoine ou la transmission du savoir-faire, sont totalement compatibles avec notre époque.

Pourquoi avoir créé Classic Media ?

En près de dix années passées chez Peter Auto, j’ai vu le monde de l’automobile historique évoluer à une vitesse folle. Tout s’est professionnalisé. Les paddocks des meetings de course n’ont plus rien à envier à ceux du moderne. Les motor-homes sont aussi gros, luxueux et équipés. Idem pour les salons comme Retromobile ou Epoqu’Auto, qui continuent de se développer, alors que les salons de l’auto traditionnels vacillent. Tous les acteurs se sont professionnalisés, mais pas forcément leur communication. Il suffit de faire le tour des sites internet ou des comptes sociaux pour s’en apercevoir. Il est temps de donner plus de visibilité à nos activités !

À qui s’adressent vos services ?

À des constructeurs, des organisateurs, des vendeurs, des collectionneurs, des préparateurs… Nous avons tous beaucoup à gagner à mutualiser nos efforts.

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