Les constructeurs jouent les collectionneurs

Avec 146 000 visiteurs, la 49e édition de Retromobile pose un nombre concret sur l’intérêt croissant de la population pour la voiture de collection : 12 % de plus en un an ! Face à cet engouement, les constructeurs répondent présents avec… des voitures électriques.

Alors que les salons automobiles « grand public » perdent de leur attractivité pour les constructeurs, Retromobile en attire de plus en plus, une dizaine cette année. Preuve de cet engouement, Toyota, qui n’était jamais venu auparavant, avait dédié un stand à son héritage hybride, avec – notamment – la première Prius de 1997. Le constructeur japonais proposait par ailleurs au public de partir en balade dans les rues de Paris à bord d’anciens modèles, avant de revenir au salon pour tester un équivalent de la gamme actuelle. « Nous avons trop longtemps délaissé notre héritage, déplore un responsable de la marque dans un article de l’Équipe. Pour regarder le futur, il faut savoir d’où l’on vient. » À moins que ce ne soit l’inverse, comme le suggère un responsable de Porsche dans le même article : « Pour faire vivre notre passé, il faut aussi qu’on existe dans le futur. » Chez Mercedes, on souligne qu’un socle historique solide représente désormais un argument de poids face aux nouveaux constructeurs chinois : « Retromobile, c’est l’occasion de montrer notre patrimoine, notre savoir-faire centenaire. »

Retromobil-e

Au jeu de vendre de l’électrique avec du thermique, Renault va, pour l’instant, plus loin que les autres en réinterprétant ses modèles mythiques. À Retromobile, les voitures historiques et leurs réincarnations contemporaines, 4L et R5, étaient carrément disposées face à face. Mais jusqu’où les voitures électriques envahiront-elles les allées du parc des expositions ? Romain Grabowski, le directeur du salon, répond sans détour à la question dans une interview publiée par AUTOhebdo : « Soit on interdit les voitures modernes et auquel cas, on se prive des constructeurs […] les constructeurs sont plus que bienvenus, y compris avec un véhicule neuf, à condition que le stand soit majoritairement classique. » Nous voilà rassurés.

Renault se lance dans la restoration

Pour finir sur une autre note positive, signalons que Renault a profité du salon pour annoncer de nouveaux services, regroupés sous la bannière « The Originals » avec, notamment, le déploiement d’un réseau de réparation et de restauration pour les véhicules historiques. « Les constructeurs s’aperçoivent que les passionnés, les collectionneurs sont les premiers influenceurs », analyse Romain Grabowski dans L’Équipe. Espérons simplement que cette intrusion croissante des marques dans l’univers des clubs et des propriétaires se fera sans que ces derniers n’y perdent de leur essence.

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